mercredi 31 juillet 2013

61-LE ZOO IMAGINAIRE (11-L'éléphant)


En échange de quelques roupies consenties à son mahout, l'éléphant vous donne la bénédiction en vous tapotant le sommet du crâne d'un petit coup de trompe car il symbolise Ganesh, dieu de la prospérité. L'éléphant du temple de Kumbakonam est assez exceptionnel. Il dégage de la joie d'être présent et d'accomplir sa tâche et, tout excité, entame, sans bouger de place, une danse incroyable, avançant patte après patte et balançant sa trompe en rythme. Les fidèles hésitent, devant tant de fougue, à passer trop près de lui et à recevoir sa bénédiction mais restent fascinés. 
L'animal est rituellement paré de motifs cosmiques blancs et parfois de peintures ; outre les chaînes présentes à l'une de ses pattes, il peut être chargé d'accessoires rituels, décoratifs et sonores, comme une chaîne de clochettes autour du cou (photo 2).





60-LE ZOO IMAGINAIRE (10-L'éléphant)


L'éléphant est présent en Inde du Sud, dans de nombreux temples, et notamment ceux de Pondichery, Thanjavur ou, comme ci-dessus, à Kumbakonam (photo 1). C'est un animal quasi mythique, majestueux et imposant. Il est réputé pour sa force de travail. C'est toujours une surprise de le découvrir à la porte du temple, avec dans les yeux beaucoup d'émerveillement et un peu de crainte. Il est également présent dans le décor sculpté et peint de ces mêmes temples.






59-LE ZOO IMAGINAIRE (9-Le buffle)


A l'opposé des zébus blancs et de leur attitude tranquille, les buffles noirs dégagent un aspect fort et sauvage. Ils semblent carrossés pour le combat. Leur dos est musclé et leur cornes courtes sont recourbées vers l'arrière, prêtes au choc. Ils se comportent cependant comme des animaux sereins, émaillant le paysage des rizières et des mares de leur troupeau de silhouettes sombres et luisantes. Hier, alors que je guettais la nuit depuis ma sempiternelle terrasse, jai cru halluciner en apercevant cinq buffles dans la ruelle ; non, je ne rêvais pas, ils regagnaient leur logis en passant par la ville.






mardi 30 juillet 2013

58-LE ZOO IMAGINAIRE ( 8-Le zébu)


Le zébu a une allure peu commune avec sa bosse dans le dos et ses cornes très droites et hautes. Sa robe est le plus souvent blanche mais, sur la route, j'en croise certains à la robe grise ou beige. Seul ou par deux, le zébu tire la charrette et peut être très rapide. Il a le plus souvent les cornes peintes, d'une manière unie ou rayée, en rouge, vert ou jaune. Je l'aperçois dans la cour des fermes, un peu craintif à mon approche ; il se dégage de cet animal, un aspect mystérieux, élégant et serein.





57-LE ZOO IMAGINAIRE (7-Le singe)


Les familles de singes se rencontrent dans l'enceinte des temples, comme à Mamallapuram, mais également à la périphérie de quelques villages. Vous percevez un mouvement sur le bord de route ou dans un arbre et là vous réalisez qu'une dizaine de singes fait sa vie sans s'occuper de vous (photo 1-Sur la route de Thanjavur). Ils mangent, jouent et chahutent.

Les deux parents veillent sur l'enfant chéri qui s'accroche à la mère et tous trois tiennent à poser ensemble pour la photo. Vous pouvez approcher jusqu'à deux mètres environ et, de toutes façons, le sourcil des parents vous renseigne vite sur leurs émotions (photos 2-Sur la route de Thanjavur).






56-LE ZOO IMAGINAIRE (6-L'écureuil)


Les petits écureuils fauves, au dos et à la queue rayés, vivent près des maisons et des temples. Je les repère sur les sites que je visite car ils se veulent visibles mais intouchables. Couleur de roche, ils se distinguent à peine, et c'est leur déplacement fluide ou leurs sauts successifs qui attirent le regard (photo 1-Fort de  Gingee). Si vous tournez autour d'un petit bâtiment pour vous approcher d'eux, ils aiment, en infatigables joueurs, se positionner sur une face opposée à la vôtre (photo 2-Grand temple de Thanjavur).
Un couple habite la maison voisine de la guesthouse où je réside. Je les croise individuellement ou ensemble. Le soir, alors que je goûte sous le ciel les instants qui précédent l'obscurité, ils escaladent la façade de la maison, débouchent sur la terrasse pour rejoindre leur demeure et stoppent un quart de seconde en m'apercevant, avant de continuer leur chemin. L'autre jour, j'étais assis dans l'escalier afin de mieux capter le réseau wifi,  lorsque l'un d'eux est arrivé,  en personne civilisée,  par ce biais ; il se  devait de passer mais pour cela, devait me frôler ; après un court moment d'hésitation, il s'est faufilé entre la rampe et moi, à 20 cm de ma main, négligeant mon offre de discuter un moment.






lundi 29 juillet 2013

55-LE ZOO IMAGINAIRE (5-La corneille)


Les corneilles, à tête grise et corps noir, pullulent en Inde et vous précédent partout, en ville comme en campagne. Elles se déplacent en couple ou par bande et affectionnent les points culminants des tours et des ponts (photo 1-Sur la route de Tindivanam), des arbres et des barques (photo 2-Sur la plage de Mamallapuram) ou des dos des bêtes. Elles vivent pourtant beaucoup sur le sol, à la recherche de nourriture. On entend en permanence leur chant rauque ou leur sifflet aigu, en arrière-plan, et leur silhouette incontournable se devine sur nombre de mes photos.





M

54-LE ZOO IMAGINAIRE (4-Le perroquet)


Le perroquet, compagnon des dieux et des hommes, se fait enfin mage inspiré et assistant des astrologues dans sa manipulation des cartes. C'est dans ou près de sa petite cage qu'on le découvre sur un trottoir de Pondichery (photo 1) ou à proximité des grands temples, comme à Thanjavur ou là à Mamallapuram (photo 2).






53-LE ZOO IMAGINAIRE (3-Le perroquet)







L'aspect bienveillant et décoratif du perroquet se retrouve sur le linteau en bois sculpté des maisons tamoules traditionnelles, parfois encore rehaussé de couleurs.




dimanche 28 juillet 2013

52-LE ZOO IMAGINAIRE (2-Le perroquet)











Les petits perroquets verts ont des aspects multiples : leur beauté,  leur apparence domestiquée et leur usage sacré. Leur présence vivante se remarque dans les temples, parmi d'autres espèces d'oiseaux plus communes comme les corneilles ou les hirondelles. Ils nichent là, dans le trou d'un mur (photo 1-Grand temple de Thanjavur) et égaient  les lieux de leur regard malicieux et de leur plumage coloré. Ils se retrouvent dans les peintures anciennes des mêmes temples ornant les éçoincons de panneaux cosmiques (photo 2-Grand temple de Thanjavur).




51-LE ZOO IMAGINAIRE (1-Le lézard)











J'ai un colocataire. Peu causant mais sympa : un petit lézard de 8 cm, du type gecko. Vous voyez le genre ? Toujours collé au mur avec ses pattes-ventouses. Il aime peu se montrer ; discret mais présent.

Rien à voir avec les grands lézards que je croise sur les sites : 20 cm de corps et 40 de queue. Je crois que ce sont des agames. Ils ont une allure de monstre préhistorique avec leurs piques dressées sur le cou et le dos mais une gueule débonnaire, toujours animée d'un sourire bienveillant. De face, leur tête est fine et ressemble à un fruit exotique ; de profil, la tête apparaît plus large, la joue pendante (photo 1-Près des temples, Mamallapuram).

Au Café de la Promenade, l'un d'entre eux m'observe pendant mon repas. Je vois bouger sous la haie de la terrasse mais ne parviens pas à distinguer la bête ; du fait des longs doigts des pattes, je pense même à un crapaud puis j'aperçois l'adepte du camouflage en pleine lumière, avec son corps à peine teinté de jaune (photo 2). Sous le charme de son sourire, je lui envoie un petit morceau de carotte ; lui, habitué à la race humaine,  détale, croyant que je lui tire dessus.




samedi 27 juillet 2013

50-L'ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS











A l'opposé de la jetée, à l'autre extrémité de la Promenade, séparée de la mer par une simple ligne de maisons de pêcheurs aux toits de palmes tressées, se tient l'église Saint-François d'Assise qui est mon église pondichérienne préférée. Précédée d'un terrain vague fréquenté par les chèvres, elle apparait comme un jouet, un manège ou une maison de poupée. De petites dimensions et parée de couleurs pimpantes, elle évoque pour moi le décor des sucettes et bâtons de guimauve des fêtes foraines. Il faut la voir, jaune et blanche aux volets bleus, se détacher sur le ciel. Édifiée au milieu du XIXe siècle, sur le modèle de l'église romaine du Gesù, elle est accompagnée d'une évocation de la grotte de Lourdes.



49-LA JETÉE (2)











Peu avant mon départ pour l'Inde, j'ai été marqué par le début du film "l'Odyssée de Pi" qui a pour cadre Pondichery : le héros, enfant, se complaît à venir sous les piles de la jetée. L'endroit m'est apparu propice à des photos et je me suis, par avance, projeté dans ce lieu.

Désormais sur place, je constate que seul le noir et blanc peut rendre compte de la géométrie de l'endroit et de la rencontre entre l'homme, la terre, l'architecture et la mer.




48-LA JETÉE (1)











La jetée est l'un des éléments incontournables du paysage pondichérien. Elle est située à l'extrémité sud de la Promenade et ne peut se gagner qu'à pied. Elle date, comme le phare qui l'accompagne, du milieu du XXe siècle. Elle a remplacé le débarcadère du siècle précédent, détruit par un cyclone, qui était pour sa part situé juste au milieu de la Promenade et dont la trace subsiste par quelques substructions. 

L'endroit est fréquenté par les visiteurs qui contemplent l'horizon mais également par les pêcheurs qui rangent leur barque sur le sable et démêlent et réparent leurs filets. L'animation du lieu est surtout le fait de jeunes garçons indiens qui s'y baignent et jouent avec frénésie ; un morceau épais de polystyrène blanc leur sert bien souvent tout à la fois de bouée et de frisbee.




47-LES ENFANTS DE GANDHI











Je ne reste pas trop de jours sans revenir sur la Promenade (avenue Goubert) de Pondichery, non pas qu'il y ait quelque chose à faire ou à voir, juste pour créer du lien. Placé au milieu de la digue, le Monument à Gandhi est l'un des points forts du lieu mais je n'arrive pas à le photographier d'une façon satisfaisante ; il est vaste, entouré de piliers sculptés semblables à ceux des temples ; il est toujours visité ; enfin, sa statue surélevée se détache sur le ciel, en contre-jour, rendant le visage illisible.

Le monument devient un véritable terrain de jeux en présence d'enfants. Imaginez un bus scolaire déversant sa cohorte de garçons ; une fois leur achat accompli auprès des vendeurs électrisés, ils se ruent sur tous les aspects pentus du monument et grimpent s'installer aux pieds de la statue. Cette action, sacrilège en France, donne ici un surcroît d'intérêt au monument et lui confère un aspect touchant : tous ces enfants sont bien les enfants de Gandhi.




46-GINGEE (6-Sur la route du retour)










Je débouche dans un petit hameau où je suis accueilli en ami (photo 1). On m'explique que les femmes que je recherche se rendent à une cérémonie religieuse à 200 mètres de là. Je m'y rends et decouvre, en contrebas du chemin, la préfiguration d'un temple ; de nombreuses femmes semblent préparer un repas, face à deux oratoires de fortune (photo 2) : l'un présente la statue d'une divinité moustachue à la peau rouge (Indra ou Yama ?- en fait, j'apprendrai plus tard qu'il s'agit du dieu Ayyanar, protecteur des villages tamouls) ;  l'autre, un serpent vivant. De nombreuses statuettes votives représentant de grands animaux en terre cuite sont alignées sur le côté,  fabriquées par les prêtres-potiers.

Après avoir amusé un groupe d'enfants, me voilà reparti. À Tindivanam, je m'arrête un moment visiter la rue des échoppes et observer la sortie animée des écoles. Dans la campagne entre Tindivanam et Pondichery se multiplient les signes dune présence chrétienne : chapelles dans les villages, oratoires consacrés à la Vierge Marie dans les champs, tombes surmontées d'une croix dans les cours des maisons.

Le soir descend mais la route m'apporte encore bien des surprises : un magnifique champ de milliers de fleurs roses, un oiseau beige aux plumes bordées de bleu, le dépannage d'un camion tombé a côté d'un pont...




45-GINGEE (5-Sur la route du retour)











Je reprends la route qui mène de Gingee à Tindivanam. À la sortie d'un village, me voilà derrière une procession religieuse qui se rend au temple local. La foule, accompagnée de musiciens, suit quelques officiants, torse nu, qui portent un rameau de feuilles à la main, une guirlande de fleurs autour du cou et un haut cône de fleurs sur la tête. Ces officiants vont, en courant, porter leur bénédiction de maison en maison et y recevoir l'offrande (photo 1).
Plus loin, jobserve, en roulant, une file de femmes portant cruche et fagot sur la tête (photo 2). Ces dernières disparaissent dans un chemin de terre ; je décide de les suivre.





jeudi 25 juillet 2013

44-GINGEE (4-Le fort)










Une salle du trône, à l'allure de mosquée, coiffe la pyramide des bâtiments. A l'intérieur, la coupole jaune percée de baies diffuse une lueur fantastique et les baies latérales ouvrent sur l'horizon brumeux.



43-GINGEE (3-Le fort)










Au sommet de la colline, papillons virevoltants et écureuils sautillants, m'accueillent parmi les bâtiments fortifiés mais également des temples hindouistes où le culte n'est plus célébré. Je visite chacun d'eux et admire les galeries de colonnades, les sculptures, les sanctuaires et le paysage environnant.




42-GINGEE (2-Le fort)










A la sortie du village, voici le célèbre fort qui s'étend des deux cotés de la route et enserre la plaine et trois collines rocheuses. Le site est agréable, avec champs et jardins délimités, rizières, mare. Des femmes courbées travaillent dans la rizière, quelques chèvres cherchent l'ombre et de grands draps colorés sèchent en plein soleil au milieu des terres.

Le site est étendu et du fait de l'air chaud, je ne vais grimper que l'une des trois collines fortifiées de remparts et de tours ; je choisis le Fort du roi Krishnagiri (XIIIe siècle). Les marches en pierre de granit se succèdent par centaines (photo 1). Il y a peu de visiteurs, une dizaine tout au plus : de jeunes indiens qui discutent au bas des marches et deux couples d'amoureux qui cherchent à s'isoler. Je prends de la hauteur (photo 2). La vue est belle et permet d'admirer tant la ville que le paysage. Au sommet, le panorama se découvre sur 360º.


41-GINGEE (1-Le temple de Singavanam)












Après les faubourgs encombrés de Pondichery, me voici seul avec mon petit scooter sur une quatre-voies quasi déserte où quelques vaches entretiennent la verdure du terre-plein central. Passé Tindavanam, je me retrouve cependant sur une route de campagne en travaux. Je roule vers Gingee, petite ville située à 65 kms au nord-ouest de Pondichery. À son approche, j'aperçois les ruines du temple de Singavanam, traversées par la rivière. J'y accède par un petit chemin de terre bordé de banians. Dans l'un des temples, les hommes du village qui s'y retrouvent pour discuter, m'accueillent avec sympathie.





40-CHIDAMBARAM (3-La route du retour)










En fin d'après-midi, je reprends la route de Pondichery. Quelques buffles sont présents dans les rizières ; dans une mare, c'est tout un troupeau qui se rafraîchit avant de regagner le chemin de la ferme (photo 1). Au coucher du soleil, sur un vieux pont abandonné au profit d'un plus large, deux corneilles se racontent des histoires de festins fabuleux (photo 2).




39-CHIDAMBARAM (2-Le temple)










La divinité, vénérée ici sous la forme d'une statue, est Shiva Nataraja, Shiva en Seigneur de la Danse cosmique. Au bout de longues galeries sombres (photo 1), j'aperçois la statue au fond d'un petit sanctuaire ; là, un prêtre au chignon latéral me remet un peu de poudre blanche pour marquer mon front. Aucune photo de la divinité ne pouvant etre prise, je me contente d'une photo d'une sculpture à l'extérieur (photo 2).




mercredi 24 juillet 2013

38-CHIDAMBARAM (1-Le temple)










Après la traversée de Cuddalore, me voici cet après-midi sur la route de Chidambaram. Cette petite ville, située à 65 kms au sud de Pondichery, enserre un grand temple. Une ballade dans la rue principale s'impose. J'entre ensuite dans l'enceinte du temple par l'une des quatre portes surmontées dune tour (gopuram) chargée de sculptures bleutées (photos 1 et 2). Au centre, s'étend un grand bassin et tout autour de nombreux temples aux galeries à colonnades. De grands kolams colorés en marquent l'entrée. Des animaux ornent les chapiteaux et plus rarement des peintures recouvrent le plafond.




37-LES IMMONDICES










Dès les deux extrémités de la Promenade de Pondichery commencent les quartiers plus pauvres, notamment de pêcheurs. Les immondices y recouvrent les plages de sable (au nord-photo 1) et les rochers de la digue (au sud- photo 2). Dans d'autres quartiers de la ville, ils jonchent les rues et les trottoirs, envahissent les terrains vagues, bouchent les caniveaux et recouvrent canal et ruisseau aux eaux stagnantes. 


Les dépotoirs deviennent le repaire des insectes et des rats. Chiens errants, chèvres et corneilles s'y disputent leur maigre pitance (photo 2). Une odeur nauséabonde règne dans ces zones, faisant oublier un instant ces parfums de jasmin, de curry, d'ananas ou d'encens qui flottent sur la ville.