vendredi 12 juillet 2013

5-LE KOLAM










Juste avant le lever du soleil, les femmes sortent laver à grande eau le seuil de la porte. Sur le sol sombre et humide, elle dessinent alors une grille géométrique blanche, aux terminaisons symboliques, végétales ou animales, qui durera jusqu'à l'aube suivante. Pour ce faire, de mémoire et à main levée, elles laissent s'écouler entre deux doigts la poudre de farine de riz qui trace des lignes mutiples et révèle peu à peu ce tapis curviligne, symétrique et centré.

Ce kolam rend hommage à la désse-mère, apporte protection, chance et prospérité aux habitants de la demeure et repousse les mauvais esprits. Il accueille de plus le visiteur avec bienveillance et nourrit les insectes qu'il tient ainsi hors les murs. Nourrit-il de la même façon les mauvais esprits ou les emprisonne-t-il dans son labyrinthe sacré empli des forces cosmiques ?

Cette tradition ancestrale se transmet de mère en fille. Les kolams s'additionnent parfois, notamment les jours de fête, des couleurs vives de poudres colorées (lignes et surfaces), voire de fleurs coupées. Les kolams du Tamil Nadu et notamment de Pondichéry, sont réputés pour leur complexe beauté. J'ai hâte de les photographier car ils sont tout à la fois la trace d'un rituel magique et d'une esthétique éphémère. Le maquillage du corps ne remplit-il pas les mêmes fonctions ?

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